Anne Hidalgo pasea por Cádiz

Anne Hidalgo se ressource à Cadix (Le Parisien)

Dernières vacances avant l'épuisant marathon des municipales à Paris. Comme toujours, c'est en Andalousie, sa terre natale, que l'élue socialiste se repose en famille. "Madame Hidalgo, madame Hidalgo ...". Dans une petite rue de Cadix, une élégante touriste française et son mari courent après la première adjointe de Paris. "Nous avons eu le coup de foudre pour cette ville, à tel point que nous venons d'y acheter un appartement. Et on parle souvent de vous car nous savons que vous êtes d'ici", confie la quinquagénaire parisienne, ravie d'avoir croisé au bout de l'Espagne la plus célèbre élue andalouse de France. Au cours de sa promenade, Anne Hidalgo est arrêtée plusieurs fois par des Français. Une jeune communiste embraye sur la politique: "Je vous aime bien, mais je voudrais qu'on ait un candidat du PC à Paris". Tout sourire, la candidate socialiste répond: "Moi, je préférerais que l'on soit ensemble dès le 1er tour. Mais l'essentiel est qu'on se retrouve quoi qu'il arrive tous unis au second". Petite fille, Ana Hidalgo jouait, surveillée par sa grand-mère maternelle, sous les énormes ficus multicentenaires des jardins de Cadix. Ses parents habitent alors à San Fernando, à une quinzaine de kilomètres de Cadix, avant d'émigrer dans la région lyonnaise où le père, Antonio, ouvrier, avait trouvé du travail. Ils coulent aujourd'hui des jours heureux à Chiclana, une bourgade au fond de la baie de Cadix, d'où ils rendent fréquemment visite à leur fille durant ces vacances. Retraite paisible après une histoire familiale douloureuse: réfugié en France pour fuir la guerre civile, le grand-père paternel d'Anne avait eu la mauvaise idée de rentrer chez lui, près de Malaga. Emprisonné par les franquistes, il sera condamné deux fois à mort et s'en tirera finalement avec cinq ans de prison. Son fils Antonio sera, lui, envoyé dans une maison de redressement tenue par les soeurs... Harengs marinés et vin doux à l'apéritif C'est à Conil de la Frontera (à 30 km de Cadix en allant vers Gibraltar) qu'Anne Hidalgo et son mari, le député PS des Hauts-de-Seine, Jean-Marc Germain, se sont posés pour une quinzaine de jours. "Avant, on résidait dans l'intérieur du pays. C'était magnifique, mais il faisait très chaud. On a alors trouvé à louer sur Internet cette villa où nous venons depuis trois ans", raconte l'élue parisienne, ravie de pouvoir parler sa langue natale quand elle traîne au marché. Une pelouse moelleuse entoure une piscine de 12 m où la candidate cultive sa forme. Près du portail, un gros arbuste de jasmin exhale son parfum entêtant. Arthur, le petit dernier de 11 ans, élève en sport-études, est rivé devant la télé durant les Mondiaux de natation, sa discipline de prédilection. Dans le ciel bleu de la jolie plage voisine, bordée de falaises abruptes, des cigognes planent rêveusement. Ici, l'Atlantique mêle ses eaux tièdes à celles de la Méditerranée. Et l'apéritif - fruits de mer, harengs marinés et vin doux - est un rite que ces vacanciers observent scrupuleusement. Très épiée par la presse espagnole, Anne Hidalgo s'est bien gardée de signaler sa présence ici. Priorité à la famille et au repos. "Je récupère facilement, j'ai une bonne nature", avoue celle qui, depuis un an, ne s'était accordé qu'un break de trois jours. Elle a pourtant passé une partie de ses vacances à échanger des mails avec Jean-Louis Missika (la tête pensante de sa campagne) et Rémi Féraud (le patron du PS dans la capitale) sur son projet pour Paris. Preuve que la bataille approche, Hidalgo commente avec délice la phrase de NKM s'assumant en "tueuse": "Moi, je préfère les métaphores sportives aux images guerrières". Ses résolutions Candidate à la succession de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, Anne Hidalgo met la dernière main à son projet pour la capitale. "Heureusement que je me suis lancée il y a déjà un an car c'est un très gros travail d'élaboration et de synthèse, explique-t-elle. Au total, près de 2000 personnes ont apporté leur contribution". Les propositions issues d'Oser Paris (l'association de soutien à sa candidature) et celles du PS parisien devraient faire prochainement l'objet d'un livre numérique. Un volet important est consacré au logement. Hidalgo, qui a consulté en avril les professionnels du secteur, estime que la capitale sera en capacité de sortir 10000 nouveaux logements (sociaux ou non) par an. "Je vais rendre public mon projet assez vite", annonce la candidate, dont l'agenda international reste chargé. Promue vice-présidente de l'organisation mondiale des villes Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), Anne Hidalgo prendra une part active à son congrès début octobre à Rabat (Maroc).